Le scoop véritable, dans l’enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers, n’est pas tant celui de la traque réussie menée par un juge exemplaire, que celui des accords passés entre le gouvernement de François Mitterrand, sauveur de l’OLP, et le groupe terroriste Fatah-CR d’Abou Nidal, ennemi juré d’Arafat, ou celui de la raison d’Etat justifiant toutes les compromissions avec le terrorisme antijuif. Retour sur les années sanglantes de l’ère Mitterrand. P.I.L
L’information a fait la « Une » de l’actualité française : quelques semaines à peine après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo et contre l’Hypercasher de la porte de Vincennes, le juge antiterroriste Marc Trévidic a retrouvé la trace des tueurs d’un autre attentant sanglant, celui de la rue des Rosiers, perpétré le 8 août 1982, qui avait coûté la vie à 6 personnes et fait 22 blessés, dont plusieurs gravement atteints. Derrière ce scoop, plusieurs mystères semblent être enfin élucidés, grâce à l’obstination et à la perspicacité du juge Trévidic, même si d’autres questions demeurent.
Une enquête exclusive de l’hebdomadaire Paris Match, intitulée « L’heure de la justice a sonné » et signée par Frédéric Helbert, explique les dessous de la traque menée par le juge antiterroriste, devenu « une des pierres angulaires de la lutte antiterroriste française ». Le juge Trévidic est indéniablement – tout comme son prédécesseur, le juge Jean-Louis Bruguière – un homme remarquable, qui mérite les adjectifs laudatifs de Paris Match. Pour autant, l’enquête de Frédéric Helbert ne lève pas tous les mystères et le lecteur reste sur sa faim.
(Photo AFP)
Le sous-titre : « La République n’abandonne jamais », est pour le moins trompeur, et il est contredit par l’auteur lui-même, qui écrit que « pour raison d’Etat, la France va négocier avec Abou Nidal. Le juge Trévidic, lui, ne négocie pas. Et il n’oublie rien ». Car si le juge n’oublie rien, la République, elle, a longtemps fait mine d’oublier… L’identité des tueurs de la rue des Rosiers était sans doute inconnue, mais leur origine ne faisait pas de doute, et les fausses pistes, comme dans l’attentat de la rue Copernic, étaient autant de leurres destinés à tromper, voire à manipuler l’opinion publique.